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Embarquement croisière en Oncologie

Je compte les jours jusqu’à la rencontre avec Monsieur Onco, 7 jours plein rythmés par les antalgiques, où j’oscille entre cogitation à plein régime et le flageolement de ma carcasse HS recroquevillée au fin fond du canapé. Vient Dimanche chez les parents auprès de qui on a décidé de différer la nouvelle à après le fameux Rv de à quelles réjouissances on va convier Space. Pareil pour mon fiston préféré. J’ai informé son père histoire qu’il se montre présent pour soulager les atermoiements éventuels de notre superbe rejeton.

Le PSR est un complexe médical qui s’épanouit quasi tout le long d’une station de Tram à la suivante.  Tu ne peux pas imaginer que le mythique stade Marcel Michelin est juste à côté, planqué par cet immense vaisseau (genre le plus grand vaisseau de chez Croisière machin) amarré à la longue avenue, laquelle, du bas de ma rue, grimpe jusqu’au pied de la Cathédrale. Ainsi donc Le PSR est un Pôle Santé qui en impose. Il y a le Bâtiment pour les examens IRM, SCAN et mammo, le Bâtiment cliniques séparé en 2, manifestement conçu pour organiser les séjours et soins par spécialité. Tout ceci est de belle architecture récente, avec de vastes espaces communs dans lesquels s’épanouit la lumière du jour à travers de hautes façades vitrées de bas en haut. De là, tu es au milieu de la vie du quartier et c’est ce qui me plait. Tout le monde s’accorde à dire que ça fait moins malade qu’à l’hôpital, enfin pour le monde qui ne s’aventure pas jusque dans le hall d’attente du service oncologie.

En ce mardi matin à peine entamé, l’immense hall jalonné de chaises plastiques noires le long des murs est quasi désert. Pour peu que tu aies oublié pourquoi tu es là, les revues et brochures rangées dans les présentoirs le long des longs murs à la couleur blanchâtre indéfinissable te plongent direct dans les méandres de Crabus and C°. Ce que confirme l’arrivée sans discontinuer de visages de craie à la démarche souffreteuse. L’objet de ta visite n’est pas de simple courtoisie. 

J’ai avec moi, bien rangé dans un grand sac, les enveloppes XXL contenant les clichés d’examens et leurs rapports, la pochette des analyses, l’ancien classeur du service oncologie de la clinique de la colline relatant mon 1er parcours d’il y a cinq ans : clichés, anapath, doses et mixtures chimio, nombre de Grays radio, Rv de contrôle.

Monsieur Onco est un Docteur en Blouse Blanche (DBB) ouverte sur un corps très grand, et mastoc. Il a la poigne d’un homme honnête, main ferme, chaude et enveloppante. On perçoit le gaillard pressé qui va vite et bien, mais qui prend son temps. Plus d’une heure dans son cabinet gris et rouge (à croire que Valérie DAMIDOT est passée par là Beurk !), de la lecture intégrale de mon grand sac à l’auscultation en règle de mon inestimable personne. Dans ces cas-là, suspendue au verdict tant attendu, moi je me sens toute riquiqui. « Ah c’est très bien votre classeur de soins de la clinique de la colline etc…Et de lui répondre que la dite clinique m’avait vivement conseillé de me faire suivre par le PSR dont la réputation en matière d’oncologie sénologique vient narguer les confrères lorrains. Voili voilou pour les politesses.

DBB prend le temps de choisir les mots pour dire, le temps de vérifier que c’est bien compris. Reçu 5/5 ?... 2 minutes BB, le temps d’intégrer.

Or donc c’est un cancer du sein métastatique. Maladie chronique. On n’en guérit pas. On peut escagasser les mauvaises cellules, les empêcher de se propager ailleurs avec des traitements qui durent toute la vie. On va faire très attention à ma qualité de ladite vie, ne pas laisser la douleur s’installer ni s’amplifier. J’ai le droit d’augmenter le nombre de cachetons anti douleur comme je le sens et si ça ne le fait pas on passera à la morphine. Prendre le temps d’exprimer sa douleur et de se mettre d’accord sur des mots, des images, des échelles.

DBB  fronce un peu les sourcils en entendant la description de ces maux qui me vrillent présentement, plutôt à la base du cou. Voilà donc programmé vite bien fait un IRM histoire de mesurer l’étendue des lésions osseuses. Si je comprends tout, DBB craint une atteinte médullaire (Allo Internet – IRM ? médullaire ? etc… ?)

Or donc, après validation de la RCP (Réunion de Concertation Pluridisciplinaire), ce sera chimio sous la forme de TAXOL, 12 à 18 séances hebdo, voire autant que ça fonctionnera et que je puisse supporter. Il faut démarrer le plus vite possible. Effectuer aussi un bilan dentaire et les soins appropriés (avec une parodontie chronique va y avoir du boulot !) pour mettre en place XGEVA qui peut ralentir ou arrêter la perte osseuse causée par les métas des os. Procéder éventuellement à une cimentoplastie si le travail de goinfrerie de Space laisse derrière lui des trous, des gros trous.

Et pour les corps mous DBB ? ….. Sourcils en circonflexe …. Yeux bienveillants…. La chimio va faire le boulot. Oui mais bon foie, poumons si j’ai bien pigé … Faut avoir confiance… le plus important ce sont les os.

OK dacodac. Ravalement de salive, chèqum avec dépassement d’honoraires en échange de prescriptions nouvelles : IRM, radio dentaire, bilan dentaire, Prise de Sang, antalgiques +++.

DBB m’appelle d’ici Vendredi pour me confirmer le protocole avec démarrage la semaine prochaine.

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